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LA BELLE ALSACIENNE


charmes de mademoiselle vous répondent d’un avenir prospère ; à l’égard de nos conditions, daignez m’en dispenser pour le présent ; si je les remplissais, je me priverais d’un nécessaire pour vous donner un superflu dont votre figure et votre jeunesse peuvent aisément réparer la perte. Je vous donne le bonjour.

À ces mots, il fit une profonde révérence et sortit, nous laissant atterrées par son sang-froid et son impudence.

Que faire ? Nous étions réduites à exhaler notre douleur en regrets inutiles. Il fallut remonter en carrosse et dévorer un affront dont la découverte nous aurait rendues la risée de tout le monde.

On peut juger que je fus de très mauvaise humeur tout le reste du voyage. Un chanoine, qui était avec nous et que la cure d’une goutte équivoque conduisait à Paris, me glissa quelques propositions. Je fis la sourde oreille, la leçon était encore trop fraîche, et ce que j’avais éprouvé m’avait dégoûté de toutes les aventures de coche.

3.