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LA BELLE ALSACIENNE


entière aux épanchements de la joie la plus délicieuse.

Les témoignages que je lui donnais de ma flamme, variés en mille manières différentes, semblaient se multiplier au gré des désirs que l’amour lui inspirait. J’étalai au perfide tous les trésors de la volupté, et par des efforts surnaturels j’épuisai jusqu’aux dernières ressources de la tendresse. Enfin, succombant l’un et l’autre sous la multitude et l’excès de nos plaisirs, nous nous endormîmes au sein de l’amour.

Quel rêve ! l’aurore paraissait à peine qu’on vint nous arracher des bras du sommeil. Mon amant, sur le cœur duquel je comptais, et que je croyais, d’après tout ce que j’avais fait pour lui, m’être attaché, se leva promptement. Lorsqu’il fut habillé, oubliant mes bontés et ce qu’il me devait, il nous pétrifia par le ton qu’il prit pour nous remercier.

— Je retourne à Metz, nous dit-il, et je vous souhaite, mesdames, un heureux voyage. Vous allez dans une ville où les