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LA BELLE ALSACIENNE


mettre au-dessus de sa porte une inscription fastueuse qui interdisait l’entrée de sa maison aux hommes ordinaires et n’admettait à ces excès d’honneur que les premiers de la République, parmi lesquels sans doute étaient compris les financiers de Rome, que leur opulence mettait en état de prétendre à ses grâces concurremment avec les pontifes, les consuls, les prêteurs et les édiles.

Le peuple murmura d’une préférence si humiliante pour lui : l’orgueilleuse beauté fut chansonnée ; elle méritait un pareil traitement ; il y avait dans sa conduite un fonds d’ingratitude inexcusable. Je suis bien éloignée d’être entêtée d’une vanité si ridicule. Je n’ai pas oublié ma source et je m’efforce autant que je puis de me rapprocher de moi-même. Ne sais-je pas bien qu’il faut vivre avec tout le monde ?

Je demande grâce pour ce petit écart. Revenons à *** : je donnai ma parole à son agent qui vint, deux jours après, me conduire chez lui. Il est inutile de dire que j’étais attendue avec impatience.