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LA BELLE ALSACIENNE


me parut fort honnête. Il me donna la curiosité de connaître une personne qui s’entendait si bien à taxer les honoraires du beau sexe.

Que la somme cependant n’effarouche pas mes lecteurs. Mon histoire doit leur avoir appris que je n’aime pas traiter les gens de Turc à Maure ; on peut me fléchir à moins : je sais, quand il est nécessaire, me proportionner aux situations. Cela me fait ressouvenir d’un trait d’histoire ; car je lis quelquefois, et je retiens à merveille tout ce qui a quelque rapport avec ma profession.

Une Romaine aimable, dont le nom m’est échappé, qui, comme moi, s’était dévouée au plaisir de sa patrie, après avoir longtemps exercé l’humanité envers ses concitoyens, sans acception de rang et de fortune, parvenue à une certaine célébrité, méprisa les hommages du peuple ; c’était cependant ce culte presque universel qui l’avait accréditée.

Fière de voir tous les jours à ses pieds les plus illustres têtes de l’État, elle fit