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LA BELLE ALSACIENNE


espérances. À peine lui en fis-je l’ouverture qu’il se récria comme si l’on eût attenté à sa vie.

— Ah ! de grâce, mademoiselle, me dit-il, ne parlons pas de cela, je n’ai déjà que trop sacrifié de mes droits ; je ne m’en repens pas cependant, continua-t-il en se radoucissant, pourvu que vous preniez en gré le sacrifice ; mais ne me demandez rien de plus ; si vous saviez combien je mets du mien, bien loin de vous plaindre, vous seriez la première à me blâmer.

Hélas ! ajouta-t-il en poussant un soupir rauque, si je me suis restreint à cette somme modique, c’est que j’ai pensé, mon adorable, que vous me tiendriez compte du surplus et qu’un peu de vos bontés me dédommagerait.

Je n’avais jamais écouté des douceurs d’usurier. Celles-ci me parurent singulières ; je trouvai plaisante cette façon peu coûteuse de prétendre à mes bontés. Je résolus de le punir de sa témérité. Il ne méritait point de ménagement ; aussi n’en eus-je aucun pour lui. Je fus charmée de