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LA BELLE ALSACIENNE


pouvant plus faire une application utile. Il fallait remplir le vide du reste de la journée.

Je proposai à mon amant de me conduire à la comédie, il consentit. Il m’apprit, en allant, sa situation.

Fils unique d’un père extrêmement riche, il dépendait d’un oncle qui lui refusait avec dureté les plus légères bagatelles ; une conduite si gênante l’avait forcé de recourir aux usuriers. L’obligeant ***, ministre de ses plaisirs, était parti revêtu de la qualité d’agent secret pour conclure un traité avec un de ces honnêtes messieurs et devait l’amener le soir même chez moi pour ratifier les articles.

Nous arrivions à la comédie. J’étais sous les armes. La magnificence de mon ajustement abusa l’ouvreuse de loges, qui, jugeant à mes habits que je devais être placée avec distinction, nous installa dans les premières loges.

Une réflexion, qui passa rapidement, me fit douter si j’accepterais cet honneur ; mais