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LA BELLE ALSACIENNE


sans inquiétudes, sans presque se donner la peine de les désirer.

Je me ressouvins de *** au fort de ma disgrâce : il m’avait plusieurs fois offert ses services ; je résolus de les mettre à l’épreuve, non pas que je fusse absolument pressée, mais j’aime mon état, et je ne déteste rien tant que le désœuvrement ; il faut que le cœur s’occupe de quelque chose, c’est un besoin dicté par la nature. Je l’envoyai chercher ; il ne manqua pas de venir aussitôt. Je lui racontai mon infortune. Ce récit le toucha, nous concertâmes ensemble les moyens d’y remédier.

Il convint avec moi que le marquis ne méritait aucun ménagement, qu’après l’affront qu’il m’avait fait, il ne devait plus espérer un tendre retour de ma part, et qu’il était déchu de plein droit de ses prérogatives sur mon cœur.

Il restait à savoir quel heureux mortel serait dévolutaire du bénéfice dont il venait d’être privé dans notre petit conseil ; *** propose plusieurs sujets. Après avoir balancé quelque temps, indécis sur le choix, par