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LA BELLE ALSACIENNE


d’autres sur plusieurs articles, et ma vertueuse mère craignait si peu les réflexions que pouvait faire son mari sur l’état de ses charmes qu’elle ne fit pas de difficulté de se soumettre à son examen, sans se donner la peine de les falsifier par la moindre préparation ; croyant même encore trop entier ce qu’elle n’avait déjà plus, elle se fit un scrupule de livrer à son stupide mari des appas aussi sains et aussi peu équivoques que les siens.

Tous ses amants avaient pris congé d’elle pour quelques jours, afin de laisser du moins au vieux Titan le loisir d’évaporer son premier feu auprès de sa nouvelle Aurore ; ce qui ne devait pas probablement interrompre pour longtemps le cours des plaisirs auxquels ils étaient accoutumés.

Parmi ces soupirants, il y avait un procureur qui, plus entêté que tous les autres, par raffinement de délicatesse, voulut jouir absolument le jour des noces des honneurs de la préséance : en vain ma mère lui représenta les dangers et le scandale