Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
LA BELLE ALSACIENNE


que chose de nouveau. On fit des essais de volupté dont la singularité ingénieuse me remplit d’admiration. Les expériences furent poussées si loin que, malgré mon grand usage, je fus obligée de convenir que je n’étais qu’une écolière.

Je n’aurais jamais cru que l’amour trouvât tant de ressources dans l’imagination. Que ne m’est-il permis de tracer ici une légère ébauche de ce tableau divertissant ; mais ce sont des mystères de l’art qui ne doivent pas être profanés par une impudente révélation. Il y a d’ailleurs certains détails qui ne sont pas du goût de tout le monde ; je m’impose donc le silence autant par pudeur que par discrétion.

Rien ne démontre mieux la frivolité des plaisirs dont nous sommes affectés et le peu de fond que nous devons faire sur l’impression passagère qui en porte le sentiment à notre âme, que la rapidité avec laquelle ce même sentiment s’évanouit ; il semble que nous ne soyons faits que pour entrevoir le bonheur, sans que notre vue puisse s’arrêter. Un instant imperceptible