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LA BELLE ALSACIENNE


rentrèrent dans la salle et nous trouvèrent occupés à nous dire réciproquement tout ce que la honte et la colère pouvaient nous suggérer.

Ils songèrent d’abord à s’opposer aux premières saillies de notre animosité. Mlle  *** vint se jeter à mon cou et m’engagea, à force de caresses, à supprimer un torrent d’invectives dont j’accablais mon adversaire.

Tandis qu’elle s’employait charitablement à me remettre dans une assiette plus tranquille, le petit *** exhortait son compagnon à rentrer dans son devoir et à prendre des manières plus respectueuses ; l’orage se calma.

Je suis naturellement bonne ; j’avais été contrainte de prendre beaucoup sur moi pour en venir à cette extrémité ; on me demanda grâce ; un cœur généreux n’est pas inexorable, le cœur d’une femme surtout, si sujet à passer d’une extrémité à l’autre.

Après quelques petites façons que je n’affectais même que pour la forme, j’ac-