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ou Flora nue dans mes bras ?…

— Ça, fit-elle en souriant, c’est mon affaire… Eh bien ! nous prendrons jour… Croyez-vous, cher Léo, ajouta-t-elle, que cela ferait plaisir à votre femme d’avoir quelques-unes de ces aquarelles ?… Ne s’effarouchera-t-elle pas de vous voir en cet état, avec d’autres ?…

— Au contraire, elle sera ravie, enchantée, soyez-en certaine !… Je lui ai tout écrit et vous avez lu sa réponse.

Dora me donna quatre compositions que je t’envoie ; je n’ai pas besoin de te recommander de les serrer au plus profond de ton secrétaire. Mais ne les regarde pas trop avec mademoiselle Thérèse !…

Après avoir remis ses cartons dans son petit bureau, elle me dit : « Viens, maintenant, mon chéri… »

Et elle m’entraîna vers sa chambre.

Nous nous étendîmes sur le sofa, et je mis immédiatement à l’air sa gorge qui palpitait de désir. J’eus vite fait d’enlever mes vêtements que je jetai à terre. Amalla courut les ramasser, puis revint près de nous, après avoir prudemment donné un tour de clef à la porte de l’atelier. Dora, pendant ce temps, avait desserré le cordon de sa jupe, et caressait mon priape déjà plein de feu et d’impatience. Amalla, debout, nous regardait en souriant.

— Tiens, petite, lui dit Dora, vois comme il est beau… prends-le !…

Elle ne se le fit pas dire deux fois et saisit à pleines mains l’objet que Dora lui montrait, pendant que mes doigts se promenaient sur la toison d’or de ma belle amie et que nos langues se fêtaient de concert. Je sentis Amalla prendre dans sa bouche la tête rose de maître Jacques, qu’elle mordilla doucement. Dora se dégagea un instant et regarda en souriant l’occupation à laquelle se livrait sa petite élève : puis elle lui dit : « Arrête, Amalla, c’est pour moi… Viens, j’ai une fantaisie, comme Flora… »

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