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elle, c’est Amalla, une enfant que j’ai achetée à ses parents, pendant une promenade à cheval à travers la campagne.

— Achetée ?…

— Oui, elle me coûte même fort cher : je l’ai payé cent roupies.

Je n’en revenais pas.

— Eh oui ! reprit Dora, cela est assez fréquent ici. Sa famille était tombée dans la plus profonde misère. Il y a quinze mois que je l’ai et je ne me suis pas un seul instant repentie de l’avoir prise avec moi. Daisy, ma dame de compagnie, lui apprend à lire et à écrire, et elle parle déjà passablement l’anglais ; je crois qu’elle m’est attachée, et elle est tout à fait habituée à moi maintenant.

Pendant que Dora me donnait ces détails, la petite bengalie, accroupie sur la natte, levait sur sa maîtresse ses grands yeux, devinant qu’il était question d’elle (car Dora me parlait en français) ; elle buvait ses paroles et me regardait curieusement, avec une expression de plus en plus douce.

— Viens ici, Amalla, dit Dora.

La petite se leva et se tint debout entre les jambes de sa maîtresse. Sans rien dire, en souriant, Dora écarta le pagne léger qui s’enroulait autour du buste gracile de la fillette, puis elle ouvrit le petit corsage…

— Laisse-moi montrer à mon ami ta jolie petite gorge.

Amalla se défendait faiblement. Pour l’encourager, je mis mes lèvres sur celles de Dora et nous nous baisâmes avec passion. En même temps, j’ouvrais la robe de mon amie et je mettais au jour ses seins d’une blancheur de lait.

— Montre-moi les tiens, Amalla, que je voie s’ils sont aussi gros…

Je vis deux petits globes bien ronds, fermes et bruns, fort appétissants, avec leurs petits bouts roses sur lesquels je portai un doigt qui la fit tressaillir. Soudain, elle se jeta sur Dora et prit dans sa bouche le bout d’un des seins

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