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une fraîcheur constante. À peine entrés, je saisi Flora, qui était près de moi, et la couvris de baisers qu’elle me rendit avec la même ardeur.

— Attendez un moment, nous dit Dora, en faisant le tour de la serre, regardant s’il n’y avait personne.

Elle revint quelques instants après, et me sauta au cou : « Comme le temps me durait de te revoir, fit-elle. Il me semble qu’il y a un siècle… Je suis tout à fait rétablie, maintenant… Viens vite, je meurs d’envie de t’avoir… Flora, monte la garde. »

Elle m’entraîna au fond de la serre, vers un petit tertre, couvert de mousse. Et la troussant aussitôt, je l’enfilai en levrette, quoique le pantalon nous gênât un peu.

Nous ne tardâmes pas à expirer de bonheur. Dora se releva et m’embrassant : « Ah ! fit-elle, ça m’a soulagée… Que c’est bon !… Flora, à ton tour… je vais veiller… »

Je la fis asseoir et, lui écartant les jambes, je me mis à genoux devant elle, la tête entre ses cuisses ; je commençais à peine à lui faire sentir ma langue, lorsque nous entendîmes la voix de Dora : « Voici quelqu’un !… »

Prompt comme l’éclair je me retirai, quand j’entendis la voix de Maud. Au même instant, celle-ci arriva vers nous en courant. « Je m’en doutais !… Ne vous dérangez pas, mes amours, continuez !… »

Je m’étais remis en position et j’allais reprendre ma douce besogne, quand Flora soupira : « Non, ce n’est pas à continuer, c’est à recommencer. »

Elle avait joui au moment même où je me retirais.

— Ah ! c’est à recommencer ? s’écria Maud… eh bien ! je veux en être, moi.

Et se glissant comme un chat entre mes jambes, elle eut vite dégagé maître Jacques de ses entraves et commencé un mouvement de succion aussi expérimenté que délicat, qui m’eut bientôt mis au niveau de la chère Flora, envers

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