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de plaisir à vous voir ensemble, puis à lui faire minette, que si on me l’eût fait à moi-même. Mais tout cela, c’est de la passion, de la sensualité. L’amour ? tiens, Léo, le voilà… »

M’entourant le cou de ses bras, elle me baisa d’abord sur les yeux, puis sur les lèvres, mais sans avancer la langue. Ensuite, reculant un peu la tête, elle me regarda dans les yeux avec une tendresse inexprimable et me dit doucement en abaissant ses paupières : « Je t’aime. »

Et nous nous endormîmes dans les bras l’un de l’autre.

Cette lettre est déjà bien longue, ma Cécile, mais je la doublerais si je voulais te faire le récit de cette fin de journée et de notre retour à Calcutta, où nous arrivâmes à la nuit. Mais il faut bien que je garde quelque chose à te raconter à mon retour.

Qu’il te suffise, pour le moment, de savoir que cette party, où Dora s’est révélée à moi sous un aspect nouveau, sera un des plus charmants souvenirs de ma vie. Ma belle amie m’a bien recommandé de t’envoyer ses plus tendres caresses, pour toi et pour Thérèse. Cette chère Dora a hâte de vous connaître. Vous plairez-vous ?… Je l’espère…

Léo.



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