Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et Maud étant empêchées.

Mes petites amies commencent déjà à envisager avec chagrin l’heure de la séparation. Dora, qui brûle d’envie de te connaître, parle vaguement d’un prochain retour en Europe, et se propose de faire venir le plus tôt possible, auprès d’elle son indispensable Flora. Celle-ci, dans quelques jours, ira retrouver une de ses parentes à Simla. Il ne me restera donc que Maud, laquelle doit aller avec sa mère s’installer à Darjeeling, où je les retrouverai, si même nous ne faisons pas route ensemble.

Madame Clemenson est devenue très aimable avec moi et je compte bien avoir raison de son apparente pruderie. Dora m’affirme avoir fait sa petite enquête à ce point de vue, et elle est convaincue que l’on ne me fera pas trop languir « si je sais m’y prendre ». Le tout est de savoir s’il faudra en parler à Maud.

Il est question aussi de l’arrivée à Darjeeling de la tante Kate, la même qui a si bien fait l’éducation de Maud ; elle viendrait seule passer l’été dans les montagnes, auprès de sa sœur ; Maud se fait forte de la mettre dans mes bras. Flora prétend, au contraire, que depuis son mariage elle est devenue très prude ; l’isolement, la campagne, le tempérament surtout, lui feront peut-être prendre des distractions avec sa sœur ou avec sa nièce, mais elle ne consentira jamais à une liaison masculine qui serait un accroc à la fidélité conjugale.

Cette question de la tante Kate et de ses goûts que le mariage a peut-être modifiés, fait l’objet d’interminables discussions entre Maud et Flora.

En attendant, nous tenons « séance » deux fois par semaine. Je me rends également le samedi au tennis de Dora, et nous allons faire un tour du côté de la serre où nous nous bornons à de menues caresses. Assez fréquemment je fais une promenade à cheval de six à sept heures du

— 112 —