Page:A.V. - Le Pourquoi d’une calomnie, paru dans le Journal de Roubaix, 3 décembre 1886.djvu/4

Cette page a été validée par deux contributeurs.

En quinze ans, six mille abandonnés ont passé par ses mains. La maison en nourrit trois cents. L’abbé Roussel leur fait apprendre des métiers ; et le pain de l’aumône — pour que le sceau de la pauvreté ne manque pas à l’œuvre — s’ajoute à ce pain trop court du travail, que des mains novices, encore indisciplinées et presque rebelles, ne peuvent pas gagner assez abondant.

Des ouvriers honnêtes en sont sortis par centaines. Le bagne y a perdu des recrues qu’il convoitait. « Ce diable d’homme, disait un magistrat porte préjudice à la Petite Roquette. »

Ces enfants, d’où viennent-ils ?

« Ma mère, comme répondait un d’entre eux, est en centrale, et mon père à la nouvelle. » Mais instinctivement ces cœurs étiolés et flétris comprennent pour la plupart, ou du moins devinent, le dévouement qui les enveloppe, qui étaie ces natures chancelantes, qui leur donne le