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On a reconnu l’abbé Roussel, le fondateur de l’orphelinat d’Auteuil, si bien dépeint par M. Maxime du Camp. L’illustre académicien est un juge impartial. Lui, malheureusement, ne croit pas comme l’abbé Roussel et comme nous, mais il admire au moins les vertus que la religion fait éclore, et il exalte les miracles de féconde charité qu’elle a semés par le monde.

Donc, dans le petit vagabond que l’abbé Roussel a trouvé sur des immondices, il a vu l’enfance abandonnée de Paris. Dès lors, sa voie est tracée, sa vie a cessé de lui appartenir. Il quête partout. Il essuie éloge et rebuffades. Il trouve dans son cœur l’éloquence qui manque à ses lèvres. Quelques mois plus tard, il a acheté une maisonnette à Auteuil. Encore deux ans, et le cadre élargi de sa première fondation reçoit à bras ouverts tout ce monde d’abandonnés et de vagabonds, tous ces jeunes déshérités de la vie, qui n’ont trouvé au seuil de l’existence que l’hérédité du vice et la promiscuité de l’abandon.