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CONGRÈS DE ROUBAIX
qui semble devoir donner d'assez bons résultats. Nous avons pensé
que s'il était bon de mettre à la disposition des familles ouvrières
des logements salubres, il était non moins utile de rendre salubres
les logements dont elles disposent actuellement ; nous avons donc
consacré les modestes ressources dont disposent nos comités, augmentés des dons de certaines personnes généreuses, à instituer des
concours annuels de propreté de l'habitation, et ces concours
paraissent donner des résultats excellents. Voilà la troisième année
qu'ils fonctionnent, et de plus en plus nous constatons chez les ouvriers dont nous visitons les logements, un progrès dans la façon
dont les appartements sont tenus.
Les récompenses, qui consistent en prix de 50 francs, de 25 fr.,
de 20 francs, de 10 francs, sont attribuées en tenant compte à la fois
de la bonne tenue de l'habitation, du nombre des enfants et des
ascendants occupant l'appartement. Nous avons commencé à
Reims et nous avons étendu la mesure à tout le département.
Nous arriverons ainsi, non seulement à l'amélioration de l'hygiène par l'occupant de l'habitation, mais aussi à inspirer un peu
plus de confiance aux propriétaires qui hésitent beaucoup à faire
des habitations à bon marché, craignant que les familles qui y lo-
gent n'en prennent pas soin.
M. AMBROISE RENDU, conseiller municipal de Paris.
—
J'ai l'honneur de représenter devant vous le Comité de Patronage du département de la Seine, j'espère que vous voudrez bien m'excuser si je prononce quelques paroles.
Nous cherchons quels sont les moyens de propagande les plus
efficaces pour éveiller l'attention ou plutôt les préoccupations publiques sur la nécessité de multiplier les logements ouvriers ; quels
sont les moyens d'éveiller la sollicitude des personnes bienfaisantes, des philanthropes.
Nous cherchons à provoquer les initiatives, et nous constatons
que ce qui manque le plus, comme toujours, c'est l'argent. Nous
avons vu naître dans le département de la Seine un certain nombre
de sociétés destinées à la construction d'habitations populaires ; ces
sociétés sont très peu nombreuses, et sans vouloir déprécier leur
oeuvre je dois dire qu'elles sont aujourd'hui à bout de souffle. A
part les fondations qui se perpétuent d'elles-mêmes et qui croissent
comme la boule de neige, les sociétés dites « de constructions d'habitations à bon marché » n'ont plus d'argent. Il faut que nous trouvions le moyen de leur en procurer et que nous fassions une croisade dans ce but. Nous adressons un appel aux villes, aux départements, à l'Etat et nous espérons que les Pouvoirs publics comprendront la nécessité de faire en France ce qui a été fait en Belgique, on Angleterre, en Allemagne. Il faut que de notre Congrès
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