primait à cet égard en des termes si élevés et si justes que je ne puis me défendre de les citer ici. « Cette recherche, disait-il, nous a conduits à l’idée du devoir social, de l’obligation pour la société de combattre et de prévenir les maux dont la cause n’est pas dans l’individu lui-même.
« Nous convions, ajoutait-il, toutes les bonnes volontés à cette œuvre de science et de morale ; nous disons à tous : voici des maux dont l’individu n’est pas responsable ; c’est autour de lui, c’est avant lui que sont nés les germes du mal dont il souffre et dont il meurt ; c’est autour de lui, après lui que les conséquences de ce mal continueront à se produire, que d’autres en souffriront, en mourront. La société tout entière n’est-elle pas intéressée scientifiquement, n’est-elle pas obligée moralement à agir ? »
Et plus tard, discutant les moyens d’action, il concluait ainsi : « Il faut substituer partout, en ce qui touche les maux évitables, la méthode de prévoyance à la méthode d’assistance. Prévoyance et non assistance, voilà le principe directeur de l’hygiène sociale. »
Vous verrez, Mesdames et Messieurs, en parcourant le programme de ce Congrès, que nous nous sommes inspirés de ces idées. L’amélioration des conditions de l’existence est le grand problème social ; c’est lui qui a déterminé la formation même du groupement humain, et l’homme, victorieux de la nature hostile, doit de nouveau s’armer pour vaincre les maux qui naissent de sa propre organisation. Il y aurait comme un enchaînement logique à établir entre les diverses questions que, dans cet ordre de préoccupations, nous serons amenés à traiter.
D’abord, nous aurons à nous occuper de l’habitation, qui, lorsqu’on y réfléchit, a vraiment une place de plus en plus prépondérante au milieu des autres problèmes sociaux. L’habitation, c’est le milieu vital de la cellule sociale, la famille. De ce qu’est le logement dépend ce que sera le sort du petit groupe élémentaire qui y évolue. Si la maison est saine, propre, confortable, la famille y sera bien portante, joyeuse, unie et prospère. Si la maison est insalubre, misérable et triste, la famille, éprouvée par les maladies et les morts, brisée dans sa cohésion intime, y sera malheureuse et produira de pauvres dégénérés, éléments de désordre, de corruption, de contagion.
Jules Simon a dit excellemment : « Sans famille il n’y a pas