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ASSEMBLEE NATIONALE - 1ère SEANCE DU 16 JUILLET 1953

Je le répète, nous ne pouvons pas croire que sur ce fait très grave d’avoir tiré sans sommations et tué sept hommes, l’enquête menée sur les seuls renseignements de M. Baylot vous paraisse suffisante.

À l’occasion du scrutin qui va avoir lieu certains voudront se laver les mains ; j’espère que d’autres demanderont l’enquête sans en préjuger les résultats, bien que l’on sache où sont les responsables. (Applaudissements à l’extrême gauche.)

M. le président. La parole est à M. Abdelkader Cadi.

M. Abdelkader Cadi. Je veux simplement rappeler que si 300.000 Algériens se trouvent en France comme travailleurs, plus de 300.000 Algériens sont morts pendant les guerres de 1914-1918 et 1939-1945. Leurs noms figurent sur les monuments aux morts.

Je vous demande de respecter les sacrifices que les Algériens ont faits et de respecter les sept morts d’avant-hier. (Applaudissements.)

M. le président. La parole est à M. Dronne.

M. Raymond Dronne. Monsieur le ministre, vous avez revendiqué tout à l’heure la responsabilité d’avoir autorisé la manifestation.

Je voudrais savoir si vous avez eu connaissance, par vos services de renseignements, de l’ampleur inaccoutumée que cette manifestation allait prendre.

De deux choses l’une : si vous n’en avez pas eu connaissance, c’est la preuve que vos services de renseignements fonctionnent mal et qu’il faut mettre à leur tête d’autres personnes : si vous en avez eu connaissance, il aurait fallu que vous preniez des dispositions en conséquence : vous auriez dû mettre sur place un service d’ordre suffisamment étoffé et plus imposant.

J’ai noté que vous avez reconnu l’ampleur du problème social constitué par la présence en France de nombreux Nord-Africains qui sont malheureusement trop souvent misérables.

Il est essentiel de régler ce problème social et de donner à ces gens des conditions de travail et de vie décentes. (Très bien ! très bien ! sur divers bancs.)

M. le président. Je consulte l’Assemblée sur le renvoi à la suite des interpellations, demandé par le Gouvernement.

Le Gouvernement a demandé le scrutin.

Le scrutin est ouvert.

(Les votes sont recueillis.)

M. le président. Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

(MM. les secrétaires font le dépouillement des votes.)

M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin :

Nombre des votants 591

Majorité absolue 296

Pour l’adoption 339

Contre 252

L’Assemblée nationale a adopté.