sont nos œuvres qui le prouvent? l’amour du prochain n’est pas un amour vague, spirituel. Montrons-en les actes, les résultats, les suites. Que servent les intentions sans les faits, les démonstrations d’amitié sans l’amour, les offres de service sans le dévouement? Que servent l’attendrissement, la pitié, quand le pauvre souffre, quand le malade gémit, quand l’affligé se consume, quand le faible est abandonné, le malheureux oublié, l’enfance délaissée? On le sait, on l’apprend, on le voit quelquefois et on laisse exister toutes ces misères, et l’on dit qu’on aime son prochain et qu’on a de la charité!
Mais direz-vous: mon cœur n’est jamais resté insensible devant les souffrances; mes actes n’ont pas été empreints de dureté pour le pauvre; ma main ne l’a jamais repoussé; je ne nourris pas d’envie ni de haine contre mon prochain. Mais, est-ce tout que de plaindre le malheur? est-ce tout que de jeter le denier de charité au pauvre? est-ce tout que de ne jamais envier ni haïr le prochain? L’amour du prochain doit être une vertu active, il faut gémir avec ceux qui gémissent, pleurer avec ceux qui sont affligés; il faut non-seulement aider le pauvre de sa bourse, mais de ses conseils, de