sa vie est remplie de misère» (Job 14, 1) ; le malheur, comme un ver rongeur, s’attache à son bonheur ; quelques minutes suffisent pour le renverser, et pour nous avertir que nous devons fonder ailleurs notre avenir.
Qu’est-ce donc que ce monde pour que j’attache tant de prix à y vivre heureux ou malheureux, riche ou pauvre, recherché ou abandonné ! Si toute mon existence terrestre n’est qu’un jour dans l’éternité, qu’importe que les premières heures en soient sombres ! N’estce pas une faveur divine si ces premières heures de peine me rendent l’éternité plus sûre et plus radieuse ?
Père de miséricorde, j’accepte avec résignation les peines qu’il t’a plu de m’envoyer ; je me soumets avec humilité aux épreuves que tu m’imposes pour l’expiation de mes péchés ; tu ne cesses pas d’être pour moi le Dieu d’amour, le roc inébranlable sur lequel j’ai fondé mes espérances. Toi seul, tu sais pourquoi l’adversité m’arrive, toi seul tu as le pouvoir de la changer en bien. Je sais que tu ne veux pas mon malheur ; je sais que tu aimes tous tes enfants ; et cette pensée fait ma force et mon espoir. « Le Seigneur est avec moi, je ne crains rien que peuvent me faire les hommes» (Ps. 428, 6).