bouhenr ; elle veut, en un mot, «que je l’aime comme moi-même» (Lévit. 19, 18), que je m’identifie avec sa position, et que rien d’heureux ou de malheureux ne puisse lui arriver, sans que mon cœur en prenne sa part.
Cet amour, je ne le dois pas seulement à mon bienfaiteur, à mon ami, à mon parent, mais à tout homme mon semblable, sans différence de rang ou de religion ; je le dois même à mon ennemi selon la loi du Seigneur (Prov. 25, 21). Oh ! combien, Père céleste, doit être coupable l’homme qui, loin de pratiquer ce saint * amour, non-seulement reste indifférent à la destinée de son frère, mais s’afflige de son bonheur, et nourrit dans son âme le noir serpent de l’envie ; ou celui dont les lèvres pécheresses s’ouvrent pour médire de son prochain, pour nuire à son bonheur ou à sa considération. Seigneur ! Seigneur ! préserve-moi d’une telle abomination, et si mon cœur l’a commise, sois miséricordieux, car je serais bien coupable. Être charitable pour le prochain, c’est donc éviter avec le plus grand scrupule de le blesser dans ses sentiments , de nuire à sa réputation, de l’humilier dans sa personne. Quelles larmes amères peut répandre un malheureux que mon orgueil ou ma légèreté ont fait rougir de son