Page:אמרי לב Prières D'un Cœur Israélite (Jonas Ennery, 1848).djvu/37

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Car, à tes yeux, dix siècles sont comme un jour.
Comme la veille d’une nuit.
Tu précipites les hommes comme un torrent ;
Ils passent comme un vain songe,
Ils s’évanouissent le matin comme l’herbe ;
Comme l’herbe qui fleurit le matin,
Et le soir, se fane et se dessèche :
Ainsi nous sommes consumés par ta colère,
Écrasés par le poids de ton courroux.
Tu fais comparaître devant toi nos crimes ;
Tu mets en lumière nos fautes les plus cachées.
Tous nos jours s’anéantissent sous ton souffle ;
Nos années passent comme une vapeur légère.
La durée de nos jours, elle est de soixante-dix,
De quatre-vingts années au plus,
Et cette vie d’orgueil et de violence
Est tranchée soudain, et nous disparaissons.
Qui connaît la force de ton courroux,
Le poids de ton indignation !
Apprends-nous à bien compter nos jours,
À former notre cœur à la vertu.
Reviens à nous, Éternel, reviens à nous,
Et sois miséricordieux pour les serviteurs.
Gratifie-nous de ta miséricorde à l’aube de la vie,
Et nos jours passeront dans la joie.
Rends-nous heureux autant que tu nous as punis,
Autant d'années que nous avons eu le malheur.