Ainsi, ô mon Dieu, tout ce qui me reste de sen-timents consolants, d’émotions douces, me vient de toi. Ce sont les souvenirs de tes bienfaits, de tes secours providentiels; tout ce qui fait ma joie dans le passé, mon espérance dans l’avenir, me vient de toi, ô père bienfaisant. C’est toi qui as veillé sur ma jeunesse, et qui l’as entourée d’in-nocence et de calme; c’est toi encore qui as veillé sur moi pendant les orages de ma vie, qui m’as si souvent averti par la voix de ma conscience; c’est toi toujours qui as éclairé ma route pour me faire éviter le mal et me conduire vers quel-ques œuvres de bien, qui sont aujourd’hui tout ce qui me reste.
Mais hélas! ce n’est pas moi seul qui , en ce jour, évoque mes souvenirs de la tombe du passé, toi aussi, mon Dieu, tu les fais comparaître de-vant toi; toi qui as inscrit, depuis ma naissance, tous les actes de ma vie et qui vas les juger maintenant! Que deviendrai-je , ô mon Juge , quand tu pèseras ma conduite, si tu ne jettes dans la balance le poids de ta miséricorde! O daigne, mon Dieu, en ce jour de Souvenir, ne pas évoquer tous les actes d’injustices et d’ini-quités.qui se dressent contre moi; je ne pour-rais me soutenir devant ton jugement!
Daigne, au contraire, vouer à l’oubli et couvrir