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— Peut-être que le Maure l’a allumé.

— Et c’est quoi ce Maure ? demandèrent les deux autres.

— C’est un grand Maure, il a sa grotte là-haut dans un rocher. Les montagnards disent que c’est ce rocher là.

— Tais-toi, mon pauvre Costakis, dit Mathieu. Tu y crois, toi ? Moi je n’y crois pas. Qui l’a vu ?

— Ma mamie le dit.

— Et comment elle sait ça ?

— Elle est très vieille, ma mamie.

Plus la nuit tombait, plus la flamme était brillante ; Et plus elle brillait, plus Costakis croyait sa mamie.

Mathieu ne croyait rien. Pour lui le feu avait été allumé par un berger.

Phanis ne parlait pas.

C’est alors qu’on entendit crier deux enfants qui accouraient vers Phanis.


— Phanis ! Phanis ! Trois feux, trois feux !

Au même instant Phanis les avait découverts. Près de cette flamme, deux autres s’étaient allumées. Trois feux dorés alignés brillaient sur la montagne, qui n’était plus qu’une ombre immense et bleue sur le ciel.

La nature sensible de Phanis le laissait en extase devant ce spectacle.

— Qui les a allumés ? demande à nouveau Mathieu. Phanis, qu’est-ce que tu en dis, toi ?

Il répondit :

— Si seulement on y était, là-haut !