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que la victoire n’en avait mérité à Pontius parmi les Samnites.

Il faut ici remarquer deux choses : l’une, que la gloire s’acquiert par toutes sortes d’actions, et que si la victoire la donne ordinairement, on peut la trouver encore dans la défaite, soit en montrant qu’on ne peut vous en imputer la faute, soit en se hâtant d’en effacer la honte par quelque acte éclatant de courage ; l’autre, qu’il ne peut y avoir d’ignominie à ne point observer les promesses imposées par la force ; et toujours les promesses forcées, lorsqu’elles intéressent la chose publique, se rompront sans que la honte atteigne celui qui les aura rompues, dès que la force qui les maintenait cessera d’exister. Les histoires de l’antiquité sont pleines de pareils exemples ; et de notre temps il n’est pas de jour qu’on n’en voie quelques-uns. Non-seulement, entre les princes, on n’observe pas les promesses dictées par la force, lorsque cette force a disparu ; mais ils n’observent pas davantage les autres promesses, lorsque les motifs qui les avaient dictées n’existent plus à leur tour. J’ai examiné en détail, dans mon Traité du prince, si cette conduite est louable ou non, et si un souverain doit se croire enchaîné par de pareils traités ; en conséquence, je n’en dirai pas ici davantage.


CHAPITRE XLIII.


Les hommes nés dans un même pays conservent presque dans tous les temps le même caractère.


Ce n’est ni au hasard ni sans raison que les sages ont coutume de dire que pour connaître ce qui doit arriver il suffit de considérer ce qui a été, parce que tous les événements de ce monde ont dans tous les temps des rapports analogues avec ceux qui sont déjà passés : cela