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Pour que l’autorité de Tite-Live puisse faire comprendre à chacun comment doit être faite une bonne milice, et comment est faite une mauvaise, je rapporterai les paroles de Papirius Cursor, quand il voulut punir Fabius, maître de la cavalerie : Nemo hominum, nemo deorum verecundiam habeat : non edicta imperatorum, non auspicia observentur : sine commeatu vagi milites in pacato, in hostico errent ; immemores sacramenti, licentia sola se, ubi velint, exauctorent ; infrequentia deserantur signa ; neque conveniatur ad edictum, nec discernatur interdiu, nocte, œquo, iniquo loco, jussu, injussu imperatoris pugnent ; et non signa, non ordines servent ; latrocinii modo, cœca et fortuita, pro solemni et sacrata militia sit.

On peut facilement juger, d’après ce passage, si la milice de nos jours est une institution solennelle et sacrée, ou seulement un attroupement aveugle et fortuit : on peut voir tout ce qui lui manque pour ressembler à ce qui mérite le nom d’armée, et combien elle est éloignée d’unir, comme les Romains, la discipline au courage, et même de n’avoir, comme les Gaulois, que la seule impétuosité.


CHAPITRE XXXVII.


S’il est nécessaire d’en venir à des engagements partiels avant de livrer la bataille générale, et comment il faut s’y prendre pour connaitre un ennemi nouveau lorsqu’on veut éviter ces engagements.


Ainsi que je l’ai déjà dit, il semble que, dans toutes les actions des hommes, outre les difficultés qu’on rencontre pour les faire réussir, il y ait toujours auprès du bien quelque mal qui lui est si fortement uni, qu’il parait impossible de jouir de l’un sans subir les inconvénients de l’autre. On en a la preuve dans toutes les