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étant jointes à des parties de matière non organisées, et qu’on ne voit pas, qui puissent l’être selon les lois établies dans la nature. Ce serait donc une infinité de choses monstrueuses que cette infinité d’âmes jointes à corps qui ne seraient point animés. Il n’y a pas longtemps que j’ai vu ce que M. l’abbé Catelan a répondu à votre réplique, dans les Nouvelles de la République des lettres du mois de juin. Ce qu’il y dit me paraît bien clair. Mais il n’a peut-être pas bien pris votre pensée. Et ainsi j’attends la réponse que vous lui ferez. Je suis,

Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur.
A. A.


Arnauld au Landgrave

Ce 31 août 1687.

Voilà, Monseigneur, la réponse à la dernière de M. Leibniz qui m’a été envoyée par V. A. S. dès le mois d’avril dernier, mais je n’ai pu m’appliquer plus tôt à y répondre. Je la supplie d’y faire mettre le dessus, parce que je ne sais pas ses qualités. Si elle la veut parcourir, elle verra qu’il a des opinions de physique bien étranges, et qui ne paraissent guère soutenables. Mais j’ai tâché de lui en dire ma pensée d’une manière qui ne le pût pas blesser. Il vaudrait bien mieux qu’il quittât, du moins pour quelque temps, ces sortes de spéculations, pour s’appliquer à la plus grande affaire qu’il puisse avoir, qui est le choix de la véritable religion, suivant ce qu’il en avait écrit à V. A. il y a quelques années. Il est bien à craindre que la mort ne le surprenne, à moins qu’il n’ait pris une résolution si importante pour son salut.

Le livre de M. Nicole contre le nouveau système de l’Église du sieur Jurieu est achevé d’imprimer. Nous en attendons de Paris dans cinq ou six jours. Nous en enverrons à V. A. par les chariots de Cologne, avec quelques autres livres qu’elle sera bien aise de voir.


Le Landgrave à Leibniz

Mon cher monsieur Leibniz.

Il a bien raison de dire cela, car si même il y avait des milliers entre les protestants, qui ne savent ce qu’est droit ou gauche, et qui ne peuvent être réputés en comparaison de savants que pour des