s’il croyait que le soleil fût éternel. Il répondit : eterno no, ma ben antico.
Chap. XXVII. — Ce que c’est qu’identité ou diversité.
§ 1. Ph. Une idée relative des plus importantes est celle de l’identité ou de la diversité. Nous ne trouvons jamais et ne pouvons concevoir qu’il soit possible que deux choses de la même espèce existent en même temps, dans le même lieu. C’est pourquoi, lorsque nous demandons si une chose est la même ou non, cela se rapporte toujours à une chose qui, dans un tel temps, existe dans un tel lieu ; d’où il s’ensuit qu’une chose ne peut avoir deux commencements d’existence, ni deux choses un seul commencement par rapport au temps et au lieu.
Th. Il faut toujours qu’outre la différence du temps et du lieu il y ait un principe interne de distinction, et, quoiqu’il y ait plusieurs choses de même espèce, il est pourtant vrai qu’il n’y en a jamais de parfaitement semblables : ainsi, quoique le temps et le lieu (c’est-à-dire le rapport au dehors) nous servent à distinguer les choses que nous ne distinguons pas bien par elles-mêmes, les choses ne laissent pas d’êtres distinguables en soi. Le précis de l’identité et de la diversité ne consiste donc pas dans le temps et dans le lieu, quoiqu’il soit vrai que la diversité des choses est accompagnée de celle du temps et du lieu, parce qu’ils amènent avec eux des impressions différentes sur la chose : pour ne point dire que c’est plutôt par les choses qu’il faut discerner un lieu ou un temps de l’autre, car d’eux mêmes ils sont parfaitement semblables, mais aussi ce ne sont pas des substances ou des réalités complètes. La manière de distinguer que vous semblez proposer ici, comme unique dans les choses de même espèce, est fondée sur cette supposition que la pénétration n’est point conforme à la nature. Cette supposition est raisonnable, mais l’expérience même fait voir qu’on n’y est point attaché ici, quand il s’agit de distinction. Nous voyons par exemple deux ombres ou deux rayons de lumière qui se pénètrent, et nous pourrions nous
plus la philosophie est son Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo (Florence, 1632, in-4o). Traduit en latin par Bernegger, sous le titre de Systema Cosmicum (Srasbourg, 1635, in-4o). P. J.