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mes, galants hommes. C’est ainsi que se formoient les Thermes4 et les Bellegarde5. Du latin ! De mon temps, du latin ! Un gentilhomme en eût été déshonoré. Je connois les grandes qualités de Monsieur le Prince, et suis son serviteur ; mais je vous dirai que le dernier connétable de Montmorency a su maintenir son crédit dans les provinces, et sa considération à la cour, sans savoir lire. Peu de latin, vous dis-je, et de bon françois ! »

Il fut avantageux au Commandeur que le bon homme eût la goutte ; autrement il eût vengé le latin par quelque chose de plus pressant que la colère et les injures. La contestation s’échauffa tout de nouveau : celui-ci résolu, comme Sidias6, de mourir sur son opinion ; celui-là soutenant le parti de l’ignorance, avec beaucoup d’honneur et de fermeté.

Tel étoit l’état de la dispute, quand un prélat charitable7 voulut accommoder le diffé-


4. Paul de la Barthe, maréchal de Thermes.

5. Le duc de Bellegarde, grand écuyer. Voyez les Mémoires des Hommes illustres, de Brantôme.

6. Le héros des fragments d’une histoire comique, ouvrage de Théophile, où un pédant entêté est fort bien caractérisé. Cet écrit de Théophile se trouve au tome II de ses Œuvres, de l’édition de Janet, 1856, pages 2 et suivantes.

7. Le célèbre Lavardin, évêque du Mans. Voy. l’Introduction.