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dégradé, que conserve un propriétaire éclairé ; l’hôtel de Sully, rue Saint-Antoine ; l’hôtel de Beauvais, dont parle si souvent Mme de Motteville ; les hôtels en ruine du quai des Célestins ; les magnifiques résidences, encore subsistantes, de la rue du Chaume, de la rue de Jouy, de la rue Culture Sainte-Catherine, de la rue Paradis, de la rue du Parc-Royal, de la rue Vieille du Temple, de la rue Sainte-Avoie, de la rue de Braque, de la rue des Francs-Bourgeois, de la rue Barbette, de la rue Thorigny, dégradées par le changement de leur destination ; souvenez-vous du palais Mazarin et des autres hôtels de la rue Richelieu dont nous avons vu les derniers restes ; voyez l’hôtel Tubeuf aujourd’hui trop restauré, voyez les débris des hôtels qui commençoient à peupler les rues Neuve des Petits-Champs et Neuve Saint-Augustin, le Palais Royal enfin, dont les constructions du dix-huitième siècle ont tant altéré le caractère primitif, en aveuglant les belles maisons qui bordoient son jardin, sur les rues de Valois et de Montpensier ; et où Anne d’Autriche avec le jeune roi furent s’établir, à la mort de Louis XIII. Telles étoient, avec de belles habitations aujourd’hui démolies, telles que l’hôtel de Condé, l’hôtel de la Rochefoucauld, et bien d’autres, les demeures, alors riantes et seigneuriales, que peuploit la société parisienne ; elles étoient dignes d’une population riche, attentive au soin de la vie, et polie dans ses habitudes. Il est facile de se figurer, en parcourant ce qui reste du Paris démoli, par exemple, les quartiers du Temple et du Marais, ce que devoit être l’aspect de ces hôtels, tous bâtis entre cour et jardin, sur des rues