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Les Médicis avoient apporté en France le goût de l’architecture qu’on pourroit appeler privée. Il se développa, lorsqu’on fut sorti des émotions, et de la misère, où la guerre civile avoit plongé le pays, avant et après la mort de Henri III. L’administration, les finances, le commerce, tout se raviva, se ranima, sous le gouvernement réparateur de Henri IV, avec une promptitude incroyuble ; et la France reprit, en peu de temps, à l’extérieur, le rang que lui assurent sa force et sa puissance, quand elle est bien gouvernée. À l’intérieur, la vie matérielle s’amélioroit ; on apprenoit à se loger avec grandeur, et commodément. Le mouvement de rénovation que les Valois avoient imprimé à tous les arts, s’etoit tout d’abord appliqué à l’architecture des résidences royales et princières. Le logement du roi n’étoit plus le vieux palais des Thermes, qui des Césars avoit passé aux deux premières races de nos rois ; ni cette forteresse de Hugues Capet ou de Robert, bâtie dans l’ancienne cité, sur la rive même du fleuve, comme pour la défendre contre les invasions du Nord ; palais aux tours crénelées, aux voûtes sombres, dont les salles d’armes, presque à niveau du fleuve, étoient tous les hivers inondées, tant on avoit peu songé à l’agrément du logis de la royauté féodale. Ce n’étoit plus cet hôtel Saint-Paul, bâti par le sage Charles V (1364), sur un terrain plus plaisant, sans doute, entouré de vastes jardins fruitiers, dont quelques rues retiennent encore les noms aujourd’hui, mais dont les fenêtres garnies de vitraux peints, comme celles de nos anciennes églises, recevoient un jour encore assombri par le voisinage de