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que le peu de liberté que sauve la nature des lois de la politique et de celles de la religion, vienne à se perdre tout à fait, dans les constitutions de ces nouveaux législateurs ; et que des personnes qui entrent dans le couvent, par l’idée de la douceur et du repos, n’y rencontrent que de la servitude et de la douleur.

Pour moi, je m’y passerois volontiers des choses délicieuses, à un âge ou le goût des délices est presque perdu ; mais je voudrois toutes mes commodités, dans un temps où le sentiment devient plus délicat, pour ce qui nous blesse, à mesure qu’il devient moins exquis, pour ce qui nous plaît, et moins tendre, pour ce qui nous touche. Ces commodités, désirables à la vieillesse, doivent être aussi éloignées de l’abondance qui fait l’embarras, que du besoin qui fait sentir la nécessité. Et, pour vous expliquer plus nettement ma pensée, je voudrois, dans un couvent, une frugalité propre et bien entendue, où l’on ne regarderoit point Dieu comme un Dieu chagrin, qui défend les choses agréables parce qu’elles plaisent ; mais où rien ne plairoit à des esprits bien faits, que ce qui est juste ou tout à fait innocent.

À la prison de Monsieur Fouquet, Monsieur le maréchal de Clérambaut3 avoit la tête rem-


3. Le comte de Palluau, homme de beaucoup de