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quelle société lui conviendrait mieux qu’une société religieuse, où les assistances humaines se donneroient avec plus de charité, et où les vœux seroient tous unis, pour demander à Dieu le secours qu’on ne peut attendre raisonnablement des hommes !

Il est aussi naturel, aux vieilles gens, de tomber dans la dévotion, qu’il est ordinaire, à la jeunesse, de s’abandonner aux voluptés. Ici, la nature toute pleine pousse hors d’elle ce qu’il y a de trop dans sa vigueur, pour le répandre voluptueusement sur les objets : là, une nature languissante cherche en Dieu ce qui vient à lui manquer, et s’attache plus étroitement à lui, pour se faire, comme une ressource, dans sa défaillance. Ainsi, le même esprit qui nous mène à la société, dans nos besoins, nous conduit à Dieu, dans nos langueurs ; et, si les couvents étoient institués comme ils devroient l’être, nous trouverions dans les mêmes lieux, et l’appui du ciel, et l’assistance des hommes ; mais, de la façon qu’ils sont établis, au lieu d’y trouver le soulagement de ses maux, on y trouve la dureté d’une obéissance aveugle, en des choses inutiles commandées, en des choses innocentes défendues. On y trouve un sacrifice ordinaire de sa raison ; on y trouve des lois plus difficiles à garder, que celles de Dieu et du prince ; des lois rompues scandaleuse-