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LETTRE À UNE DAME GALANTE, QUI VOULOIT DEVENIR DÉVOTE.
(1684.)

À ce que j’apprends, Madame, vous voulez devenir dévote, et j’en rends grâces à Dieu, de tout mon cœur : ayant plus besoin, dans nos entretiens, de la pureté des sentiments que vous allez avoir, que de ceux qui pourroient vous être inspirés, dans le commerce des hommes. Je vous conjure donc, comme intéressé avec le ciel, de prendre une dévotion véritable : et, pour rendre votre conversion telle que je la veux, il sera bon de vous dépeindre celle de nos dames, telle qu’elle est, afin que vous puissiez éviter les défauts qui l’accompagnent.

Leur pénitence ordinaire, à ce que j’ai pu observer, est moins un repentir de leurs péchés, qu’un regret de leurs plaisirs : en quoi elles sont trompées elles-mêmes, pleurant amoureusement ce qu’elles n’ont plus, quand elles croient pleurer saintement ce qu’elles ont fait.

Ces beautés usées qui se donnent à Dieu,