de nous, est de captiver l’entendement malgré la répugnance des lumières naturelles, et de nous porter, avec soumission, à exécuter ce qu’on nous prescrit. L’humanité mêle aisément ses erreurs, en ce qui regarde la créance ; elle se mécompte peu, dans la pratique des vertus, car il est moins en notre pouvoir de penser juste, sur les choses du ciel, que de bien faire. Il n’y a jamais à se méprendre, aux actions de justice et de charité. Quelquefois le ciel ordonne, et la nature s’oppose : quelquefois la nature demande ce que défend la raison. Sur la justice et la charité, tous les droits sont concertés : il y a comme un accord général, entre le ciel, la nature et la raison.
La dévotion est le dernier de nos amours, où l’âme qui croit aspirer seulement à la félicité de l’autre vie, cherche, sans y penser, à se faire quelque douceur nouvelle, en celle-ci. L’habitude, dans le vice, est un vieil attachement, qui ne fournit plus que des dégoûts ; d’où vient d’ordi-