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Le chancelier intervient et décide gravement :

Laissez le car en paix ; il n’en faut plus parler.

Puis c’est le tour de L’Estoile :

Je ne saurois souffrir le vieux auparavant,
Qui se trouve cent fois à la place d’avant.

BAUDOIN.

Pour mes traductions c’est un mot nécessaire ;
Et si l’on s’en sert mal, je n’y saurois que faire.

L’ESTOILE.

Peut-être voudrez-vous garder encor jadis ?

BAUDOIN.

Sans lui, comment rimer si bien à Paradis ?

L’ESTOILE.

Paradis est un mot ignoré du Parnasse,
Et les cieux, dans nos vers, auront meilleure grâce.

SERIZAY.

Que dira Colletet ?

COLLETET.

Que dira Colletet ?Le plus grand de mes soins
Est d’ôter nonobstant, et casser néanmoins.

HABERT.

Condamner néanmoins ! D’où vient cette pensée ?
Colletet, avez-vous la cervelle blessée ?
Néanmoins ! Qui remplit et coule doucement,
Qui met dans le discours un certain ornement…
Pour casser nonobstant, c’est un méchant office,
Que nous nous rendrions dans les Cours de Justice9.



9. Le mot nonobstant est fréquemment employé dans les formules judiciaires.