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esprits, qui font valoir le jansénisme par leurs ouvrages ; de vains discoureurs qui, pour se faire honneur d’être jansénistes, entretiennent une dispute continuelle, dans les maisons ; des gens sages et habiles, qui gouvernent prudemment les uns et les autres. Vous trouverez, dans les premiers, de grandes lumières, assez de bonne foi, souvent trop de chaleur, quelquefois un peu d’animosité. Il y a, dans les seconds, beaucoup d’entêtement et de fantaisie : les moins utiles fortifient le parti par le nombre ; les plus considérables lui donnent de l’éclat par leur qualité. Pour les politiques, ils s’emploient, chacun selon son talent, et gouvernent la machine, par des moyens inconnus aux personnes qu’ils font agir.

« Ceux qui prêchent ou qui écrivent sur la grace, qui traitent cette question si célèbre et si souvent agitée ; ceux qui mettent le concile au-dessus du pape, qui s’opposent à son infaillibilité, qui choquent les grandes prétentions de la cour de Rome, sont persuadés de ce qu’ils disent : capables toutefois de changer de sentiment, s’il arrive un jour que les jésuites trouvent à propos de changer d’opinion. Nos directeurs se mettent peu en peine de la doctrine ; leur but est d’opposer société à société, de se faire un parti dans l’Église, et, du parti dans l’Église, une cabale dans la cour. Ils font met-