sa voisine de la rue Saint-Anastase ; affectionnée surtout de Mme Scarron, qui avoit inspiré, à la surintendante, un goût très-vif, au sujet duquel le cynique époux de Françoise d’Aubigné a même écrit à Mme Fouquet des impertinences, qu’on étoit convenu de passer au licencieux paralytique.
Or, le cardinal Mazarin étoit mort dans les premiers mois de l’année 1661 ; et non-seulement le roi avoit résolu de ne pas lui donner Fouquet pour successeur, comme l’avoit rêvé ce dernier, et un sot public avec lui, mais encore le roi avoit, dans son âme, décidé la ruine du surintendant, dont les prévarications le révoltoient, et dont certaines prétentions personnelles l’avoient secrètement mais très-vivement offensé. Donc, vers la fin du mois d’août, le roi prit le prétexte d’un voyage en Bretagne, pour mieux assurer, loin de Paris, l’exécution de ses desseins sur Fouquet, lesquels devoient se réaliser à Nantes. Saint-Évremond fut nommé pour accompagner le roi ; et, avant de partir, il porta chez Mme du Plessis-Bellière, qui n’étoit pas du voyage, une cassette qu’il lui remit en dépôt, et où il y avoit de l’argent, des billets, et ses papiers les plus importants. Fouquet ayant été, comme on sait, arrêté le 5 septembre, fut conduit d’abord au château d’Angers, plus tard à la Bastille ; et l’on ne se borna pas, après son arrestation, à enlever chez lui les papiers qu’on put trouver : on mit encore les scellés chez toutes les personnes qu’on croyoit avoir été dans ses confidences. Mme du Plessis-Bellière n’y fut pas oubliée.
On découvrit chez elle, ce qu’on ne cherchoit pas, la cassette de Saint-Évremond, qui fut ouverte,