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du fils du duc d’Épernon. Cette pièce est médiocre, et nous ne l’avons pas recueillie.

Saint-Évremond n’a pas plus laissé soupçonner son intimité avec Mme d’Olonne, qu’il n’a révélé des noms qu’on regrette de ne pas trouver à la place des étoiles qui nous dérobent les objets de quelques autres flammes légères de notre auteur. Nous soupçonnons Mme de Brancas, dont l’hôtel étoit rue de Braque, Mme de Salins et Mlle Cornuel ; mais nous ne pousserons pas plus loin l’indiscrétion ou la curiosité.

Au sujet de Mme d’Olonne, pauvre coquette, prise dans ses filets, comme il arrive toujours, on se demande comment M. de Vineuil, secrétaire inconsistant de la Rochefoucauld, a-t-il pu être le concurrent de Saint-Évremond dans la composition du Caractère et du Portrait de Mme d’Olonne, pour la collection de Mlle de Montpensier ? Mme d’Olonne avoit-elle connu Vineuil pendant la Fronde, où la comtesse avoit suivi le parti des princes ? C’est probable ; et telle est peut-être aussi la cause de l’indulgence toute particulière qu’elle a trouvée dans le grand monde du Luxembourg ou de la rue Saint-Thomas-du-Louvre. Du reste, au Palais-Royal même, chez la reine mère, on étoit bon pour elle ; et il falloit bien que cette bonté fût justifiée par un charme et quelque mérite ! Le journal déjà cité des deux Hollandais nous révèle, à cet égard, une anecdote curieuse. Mme d’Olonne avoit reçu, aux eaux de Bourbon (1658), et en public, un soufflet de son mari, pour quelque étourderie qui fit perdre patience à cet excellent homme, moins ferme que Saint-Évremond, dans sa philosophie. L’hiver sui-