Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/372

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inventé19. Ainsi que Mlle Paulet, Mme d’Olonne avoit débuté par être précieuse et même prude ; toutes les séductions du coadjuteur de Retz, alors son voisin de la rue d’Angoumois, plus tard rue Charlot20, n’avoient pu réussir à la mettre à mal, pendant qu’elle étoit Mlle d’Angennes de la Loupe : « Ce qui doit étonner, dit le caustique prélat, ceux qui n’ont connu que la comtesse d’Olonne21. »



20. « Elle avoit beaucoup de vivacité, dit Tallemant ; elle étoit jolie, avoit le teint admirable, la taille fine, dansoit bien, etc. Mais elle avoit les cheveux si blonds qu’ils pouvoient passer pour roux, etc. L’ardeur avec laquelle elle aimoit, son courage, sa fierté, ses yeux vifs et ses cheveux trop dorés lui firent donner le nom de lionne. » Voiture revient souvent sur cette plaisanterie. Sarrasin qualifie aussi Mlle Paulet d’adorable lionne.

21. Un héritier du comte d’Olonne a bâti l’hôtel de Noirmoutier, rue de Grenelle-Saint-Germain ; c’est l’archevêché aujourd’hui.

22. Le Portrait, ou Caractère, de Mme d’Olonne n’a point été imprimé dans la première édition in-4º des Divers portraits, datée de 1659 par anticipation. Il n’est pas non plus dans l’édition du 25 janvier 1659, en 325 pages, postérieure de quelques semaines à la véritable édition originale, qui fut tirée, dit-on, à trente exemplaires seulement. Mais on trouve l’opuscule de Saint-Évremond dans une nouvelle édition de 1659, en 912 pages : il n’y porte pas de nom d’auteur. Le texte en a probablement été retouché par Segrais. M. de Barthélémy, en publiant une édition fort utile des Divers portraits, n’a malheureusement pas indiqué les additions successives des éditions de 1659, ni leurs divergences. Quant au Caractère de Mme d’Olonne, M. de Barthélémy a négligé aussi le texte corrigé par Saint-Évremond, qui se trouve dans ses Œuvres publiées par Des Maizeaux, et que nous avons reproduit. À l’époque où s’imprimoit le volume de 912 pages, Saint-Évremond étoit probablement aux Pyrénées avec le cardinal Mazarin.