toire de l’esprit françois. Je ne veux citer, entre ses produits de cette époque, que les Provinciales, et la Conversation du maréchal d’Hocquincourt. La Fronde avoit fortifié les esprits, malgré sa ridicule issue ; l’égalité de droits, fondée sur l’intelligence et la politesse, étoit déjà une loi de la société moderne.
Les nièces de Mazarin firent, un jour, demander à Mme Scarron de leur rendre visite à Brouage, où il y avoit compagnie, et où l’on étoit simplement curieux de voir une femme en réputation, pour se divertir. Scarron répondit, avec dignité, probablement par la plume de sa femme, à M. de Villette, intermédiaire de la politesse (1659): « Mme Scarron est bien malheureuse de n’avoir pas assez de bien et d’équipage, pour aller où elle voudroit, quand un si grand honneur lui est offert, que celui d’être souhaitée à Brouage par une demoiselle de Mancini,
Riche présent du Tibre et gloire de la France.
J’espère qu’elle se racquittera d’une si grande perte, quand la cour sera retournée à Paris, et qu’aussitôt qu’elle aura l’honneur d’être connue de cette incomparable Romaine, elle aura quelque part à sa bienveillance. » À une autre époque, Mme Scarron n’auroit pas cru pouvoir se dispenser de se rendre à Brouage dans la première voiture venue. Les Portraits avoient été mis à la mode par Mlle de Scudéry. Le Grand Cyrus, qui parut en 1656, est, comme on sait, rempli de Portraits contemporains, ainsi que les autres romans de cette fille célèbre. C’étoit la société françoise de son temps que