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plusieurs autres personnages de tout sexe, qui ont été ses plus distingués collaborateurs dans les Divers portraits : même de ceux qui étoient attachés à sa maison, par des liens particuliers, tels que M. de la Verrière, auteur ingénieux de l’un des meilleurs ouvrages, peut-être, qu’on trouve dans les Portraits de 1659. Beaucoup d’autres Normands venoient aussi chez Mademoiselle, que Saint-Évremond avoit connus, en d’autres temps : tels que les Beuvron, alors habitants du Marais, et transportés plus tard rue de Grenelle-Saint-Germain : on se souvient de leur rôle dans la Retraite de M. de Longueville. Enfin une dame de condition, de Caen, dont le Portrait est un des plus curieux, a été, à coup sûr, présentée par Segrais.

Les opinions philosophiques de Saint-Évremond ne l’éloignoient pas, non plus, du Luxembourg, comme d’autres esprits forts, parce qu’il étoit, comme on sait, la personnification même des bienséances. De plus, si Mademoiselle étoit irréprochable dans sa conduite, n’ayant, comme elle dit, aucune pente vers la galanterie, elle aimoit la liberté. Elle a soin de nous apprendre, dans son Portrait, qu’elle n’étoit pas dévote, et qu’elle s’étoit façonnée à tout entendre. Alors, comme aujourd’hui, d’ailleurs, toute liberté avoit son passe-port, dans un tour spirituel. Mme de Sévigné n’écrit-elle pas à sa fille : « On est ici fort occupé de la Brinvilliers. Caumartin a dit une grande folie sur ce bâton dont elle a voulu se tuer, sans le pouvoir : c’est, dit-il, comme Mithridate. Vous savez de quelle sorte il s’étoit accoutumé au poison. Il n’est pas besoin de vous conduire plus loin dans cette applica-