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Gaston. Elle s’honora, par ses constants efforts, pour effacer la mémoire des discordes passées. Saint-Évremond, qui, au temps de son crédit, auprès de M. le Prince, avoit connu Mme de Longueville, à l’hôtel de Condé, s’est retrouvé en bons termes, avec la noble duchesse, dans la société de Mademoiselle. Il disoit galamment à la comtesse d’Olonne, dans la lettre d’envoi de son Caractère : « La plupart des dames se laissent persuader aisément, et reçoivent avec plaisir de douces erreurs. Il seroit bien étrange que vous ne voulussiez pas croire une vérité. Outre l’opinion publique, le jugement de Mme de Longueville est pour vous. Rendez-vous-y sans scrupule, et vous croyez hardiment, puisqu’elle le croit, la plus belle chose qu’on ait jamais vue. »

Saint-Évremond rencontroit bien d’autres amis chez Mademoiselle : la Rochefoucauld, voisin du Luxembourg, et dont le grand hôtel, rue de Seine, a été démoli, pour établir le passage des Beaux-Arts ; Mme de la Fayette, logée déjà rue de Vaugirard, en son hôtel, encore existant, au coin de la rue Férou ; les Villarceaux, premiers habitants de la rue du Mail, puis de la rue Richelieu, dont l’aîné avoit remplacé Saint-Évremond auprès de Mlle de Lenclos, et dont le jeune, abbé fort égrillard, le remplaça aussi auprès de la comtesse d’Olonne ; Mme Cornuel, et sa fille, aussi spirituelle, et plus libre peut-être que sa mère, qui faisoient avec le marquis de Jarzé, leur voisin, le voyage du quartier de Saint-Jean en Grève, au faubourg Saint-Germain, pour rejoindre une société dont le caractère se distinguoit de celui des salons du Temple et du Marais. Plusieurs