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siècle, étoit déjà connu de Saint-Évremond, qui l’avoit rencontré à l’Académie. On sait quel fut le résultat de cette guerre, terminée par le traité de Chérasque, et par la paix de Saint-Germain, qui donna Pignerol à la France. Saint-Évremond y gagna une lieutenance (1632).

On étoit, alors, en pleine guerre de Trente ans. Tout le monde connoît, et la part qu’y prit la France, dès sa première période ; et le traité passé par Richelieu avec Gustave-Adolphe, pour s’assurer la coopération de ce prince ; et la mort du roi de Suède, dans sa victoire de Lutzen ; et comment Richelieu, poursuivant ses profonds desseins, fut conduit à porter activement la guerre en Allemagne. Saint-Évremond fit, sur le Rhin et dans les Pays-Bas, les campagnes de 1632 à 1636, et s’y montra bon officier. Il se distingua surtout, en 1637, à la prise de Landrecies, où sa belle conduite lui fit obtenir une compagnie. Il y servoit sous le cardinal de la Valette, et ce fut la première occasion de ses rapports avec le duc de Candale, frère cadet du cardinal, avec le vicomte de Turenne, dont Saint-Évremond fut heureux d’étre remarqué ; et avec le comte de Guiche, devenu plus tard le maréchal de Grammont, frère aîné du célèbre chevalier illustré par Hamilton.

Mais la vie militaire, où Saint-Évremond se trouvoit engagé, n’absorba point les facultés de son esprit ; la profession des armes fut, au contraire, pour lui, et par un heureux concours de circonstances, un complément d’éducation, qui n’a pas été sans influence sur sa destinée. Le métier de la guerre, alors, n’exigeoit point le sacrifice de la