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avoit entre eux bien de l’attrait. Nous avons cité l’épître en vers que Saint-Évremond adressoit à Ninon, vers 1652, pour la tirer de chez Villarceaux ; Mme Scarron lui adressa, vers la même époque, une épitre en prose, qui ne le cède pas, pour la grâce, à celle du moderne Épicure. Elle y parle, elle aussi, en épicurienne. Elle l’étoit, au moins en la forme, alors ; car si elle ne l’eût pas été, son empire sur le monde qui l’entouroit auroit été perdu : « Voici des vers que M. Scarron a fait pour vous, après avoir très-inutilement tenté d’en faire contre vous. Je n’ai pas voulu lui permettre de vous les envoyer : et voyez combien je compte sur vous ! Je lui ai dit que vous les recevriez de ma main, avec plus de plaisir que de la sienne. Tous vos amis soupirent après votre retour. Depuis votre absence, ma cour en est grossie ; mais c’est un foible dédommagement pour eux : ils causent, ils jouent, ils boivent, ils baillent. Le marquis (de la Sablière) a l’air tout aussi ennuyé que les premiers jours de votre départ : il ne s’y fait point. C’est une constance héroïque. Revenez, ma très-aimable ; tout Paris vous en prie. Si M. de Villarceaux savoit tous les bruits que Mme de Fiesque sème contre lui, il auroit honte de vous retenir plus longtemps. Saint-Évremond veut vous envoyer Châtillon, Miossens, de R(ouville), en qualité de chevaliers errants, pour vous enlever, dans votre vieux château. Revenez, belle Ninon, et nous ramenez les grâces et les plaisirs. Ce sont mes vœux. Voici ceux de M. Scarron. » Suivent ces étrennes connues pour le premier de l’an (1652), sur la date desquelles M. Walckenaer n’a pas eu de