s’accordent jamais si bien ensemble, que dans le silence. La salle du palais profana ces mystères. » En voilà plus qu’il n’en faut pour justifier la première production de Saint-Évremond contre les frondeurs. Il avoit été plus prévoyant qu’eux.
Personne n’ignore comment éclatèrent les premiers désordres de la Fronde ; l’arrestation de Broussel, de Blancmenil et de Charton, au retour du Te Deum, chanté à Notre-Dame, pour la victoire de Lens ; la journée des barricades, et comment, après une apparence de rétablissement du calme, la reine Anne d’Autriche, qui avoit été obligée de céder devant l’émeute, résolut de quitter Paris, pour se retirer à Saint-Germain, où elle espéroit retrouver toute sa liberté d’action. Gaston, duc d’Orléans, et le prince de Condé l’y suivirent, embrassant vivement à cette heure la cause de la Régente contre le peuple de Paris ; mais le frère et la sœur de Condé, le prince de Conti et la duchesse de Longueville, entraînés par la Rochefoucauld, se déclarèrent pour le parti opposé, où l’on comptoit d’importants personnages, tels que les Bouillon, les d’Elbeuf, les de Retz et les Vendôme. Mme de Motteville et Mademoiselle ont raconté les détails piquants du départ de la Reine (6 janvier 1649). Il faut lire, dans le Journal de d’Ormesson, l’émotion des Parisiens, après cet événement, et leurs préparatifs de défense armée. Dès les premiers jours de février, la capitale fut bloquée par le prince de Condé, très-animé dans ce moment contre la révolte. Le 8 de ce mois, fut livré le combat de Charenton ; Paris y batailloit contre son Roi, la veille du jour où Londres devoit abattre la tête du sien (9 février). La