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nécessité d’État avoit déterminé, plus que toute autre considération, le choix qu’avoit fait Mazarin du nouveau prince de Condé pour commander l’armée de Catalogne. Il partit de Paris, au mois de mars 1647, emmenant avec lui Saint-Évremond, qui n’avoit pas été compris dans l’arrangement de personnes arrêté par le prince, à Dijon, de concert avec son frère le prince de Conti, après la mort de leur père, et d’après lequel les domestiques du défunt avoient passé au service de ses deux fils, et l’ancienne maison du nouveau prince de Condé avoit passé au service du nouveau duc d’Enghien, encore enfant. « Le prince de Condé, dit Lenet, prit à son service la compagnie des gendarmes et des chevau-légers de son père, et fit passer les siennes au jeune duc son fils. Il fit de même pour ses régiments. Les domestiques du prince défunt restèrent au service de ses deux fils. » Le mérite militaire de Saint-Évremond, et l’agrément de sa personne, avoient dû décider le vainqueur de Nordlingue et de Dunkerque à le retenir auprès de lui. Le témoignage de M. Silvestre, bien informé, nous assure que Saint-Évremond a suivi le prince de Condé en Catalogne1.

Mais là se bornent nos renseignements positifs sur la participation spéciale de Saint-Évremond aux événements qui se sont passés au delà des Pyrénées depuis l’entrée en campagne du prince de Condé. On sait ce qui arriva. Le prince hardi, qui avoit pris Furne, Mardyck et Dunkerque, ne fut pas plus


1. Voy. la préface de Silvestre, dans le Ier volume, pag. 263, de l’édit. de 1753.