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premières, et vous les trouverez dans le tome II de ses ouvrages11. » Pour ce qui touche la troisième, Des Maizeaux l’a reproduite, au tome VII, telle que Barbin l’imprima, en 1668, avec cette note qui n’a pas été remarquée : « Quoique la pièce suivante ait été défigurée, dans les éditions des Œuvres de M. de Saint-Évremond, jusqu’au point que l’auteur a marqué qu’il n’y reconnoissoit rien, cependant, puisqu’il n’a pas voulu se donner la peine de la refaire, on a cru ne pas désobliger le public en la mettant ici, telle qu’on la trouve imprimée dans les anciennes éditions. » Et dans la préface du même volume, Des Maizeaux dit de notre Maxime qu’elle étoit originairement de M. de Saint-Évremond, mais, qu’il la désavouoit de la manière qu’on l’avoit imprimée. Sur mon exemplaire, ajoute Des Maizeaux, il a écrit : « Tout est changé ici, je n’y reconnais rien ; ce n’est point la même chose que j’ai faite. »

Me voilà loin de l’hypothèse du grand écrivain qui attribue la Maxime, telle qu’elle est, à Saint-Évremond ; qui en a cru la composition postérieure à l’édition des Maximes de La Rochefoucauld ; et qui, par conséquent, fait du premier un imitateur, un écolier du second. Je crois que le fond de l’ouvrage est en effet de Saint-Évremond, et que s’il n’a pas voulu le retoucher, ou lui rendre sa couleur originale, c’est qu’il avoit changé d’opinion sur la nature de l’amitié. Son matérialisme s’étoit épuré, en vieillissant, et auprès de la du-


11. La Vie de M. de Saint-Évremond, pag. 16, tom. I de l’édition de 1753.